mardi 23 juin 2009

La Bergerie de Sarpoil


Sarpoil, c’est là où il était jadis possible de ramasser l’améthyste sur les chemins. C’est près du mont Badoulin et de chez Grenier qui élève son vin bio.

A la Bergerie, il y a d’abord eu Jean-Yves Bath qui s’est installé voilà déjà plus d’une dizaine d’année à Paris, puis Laurent Jury qui a repris la Belle Meunière à Royat en 2005, Pierre qui n’a pas su créer la rupture avec Laurent et maintenant Cyrille et Audrey Zen. Cyrille et Audrey ont travaillé avec Laurent et ont appris la rigueur de ce métier et aussi l’ambition.

Audrey a poursuivi chez Michel Bras à Laguiole, puis ils ont créé leur premier restaurant à Parent, en face de la gare. Depuis un an, ils opèrent avec succès à la Bergerie.

C’est un de mes restaurants préférés, recherche des accords comme le boudin noir et la mangue, mélanges étonnants comme la glace à la truffe au vinaigre balsamique, présentation superbe.

Aujourd’hui c’est mon anniversaire. Chantal voulait m’emmener au château de Codignat mais elle n’a pu avoir une place que pour samedi prochain. C’est tant mieux, nous allons pouvoir nous régaler deux samedis de suite car je l’invite à prendre le menu des « Agapes de la bergerie ».

Noa est né le 19 mai dernier et Audrey est déjà de retour en salle. Les deux nouveaux serveurs nous accueillent chaleureusement. Attention à la marche ! et nous voici à notre table, face à la baie vitrée qui donne sur la petite cour aménagée et la fontaine en pierre de Volvic.

Le choix est vite fait. Le menu des agapes vient de changer. Celui-là est à base de truffes d’été d’Auvergne. C’est parfait, dans le précédent il y avait du ris de veau et Chantal aurait dû demander à changer. Chantal veut bien boire un peu de vin blanc. Nous allons donc accompagner les plats d’un pinot gris de chez Spark. Champagne et Avèze pour l’apéritif accompagné des amuse gueules qui mélangent boudin noir et mangue, tapenade, poivron et ail grillé. Puis la mise en bouche en verrine accorde une crème brûlée au foie gras avec un espuma de pomme de terre.
L’entrée est du foie gras poêlé avec de la truffe et de l’abricot tiède, puis ce sont les écrevisses avec du tourteau, présenté sur un biscuit, entrelardé de truffe. Ensuite le turbot au jus de viande. Les mélanges s’accordent à merveille. Nous sommes à la fraicheur qui est une glace à la truffe avec du vinaigre balsamique. Etonnant et délicieux mélange.

Les noisettes d’agneau en croute de truffe arrivent tout de suite accompagnées de leurs légumes craquants.

Le fromage, puis les dessert, le macaron pour Chantal et je ne résiste pas au dôme de chocolat à la framboise.

Nous demandons des nouvelles d’Elise qui n’est plus là. Elle est partie, ne supportant plus l’exigence de ce métier. Le second de Cyrille est également parti pour les mêmes raisons. Pourtant, sans exigence extrême, point de salut dans cette profession, sauf à banaliser et uniformiser. Et puis, il y a Sarpoil, en pleine nature et loin de tout, qui fait que rares sont ceux qui veulent venir y travailler. Pourtant Issoire est à 10 mn et Clermont à 40 mn. A paris, un déplacement moyen pour joindre sont lieu de travail est de 45 mn.

La restauration devient une vraie question. Audrey nous explique que les apprentis ne savent plus faire une sauce. Ils apprennent maintenant à tout préparer à base de poudre ou de produits sous vide. Au restaurant, comme à la maison, les plats préparés gagnent du terrain et l’industrie alimentaire se porte bien. A la Bergerie, on prépare encore à partir du produit d’origine et on fait tout. C’est pour ça que nous y venons !

Noa dort dans la grande salle, les bras en l’air, décontracté et paisible.


http://www.labergeriedesarpoil.com/

Veille du solstice d’été : nouvelles du potager


Au matin de ce samedi 20 juin, Mme Faure se précipite, l’air catastrophé : « Depuis la dernière fois que vous êtes venus, les oiseaux ont dévoré toutes les cerises, les bigarreaux des deux arbres et les nôtres aussi.
Vers six heures du soir, les oiseaux arrivent par nuées et se jettent sur les cerisiers. Allez voir, il ne reste plus rien. Nous avons pu en ramasser et on vous en a congelé. Pour les clafoutis.
Aussi, les limaces ont dévoré vos choux. Plus rien, il ne reste plus rien. Nous aussi, Paul les a donnés aux lapins.
Vos salades sont toutes montées. Oh la la !
Et puis, les doryphores mangent les pommes de terre. J’en ai ramassé quelques uns, mais les feuilles des premières rangées sont rouges de larves de ces bêtes. Vers le fond, ils n’y sont pas allés.
On vous a aussi ramassé des fraises et on vous a fait de la glace. »

Chantal adore la glace de Mme Faure ! Mais le bilan à l’air terrible, il va falloir que j’aille voir.

Les choux ont été dévorés, non par des limaces mais par des chenilles. Elles ont envahi toutes les feuilles et leurs larves sont encore là. Les traiter ne serait pas une bonne pratique. Il n’y a plus rien à faire. Il faudra en planter d’autres.

Les salades sont toujours aussi délicieuses, bien pommées, mais il faut les manger rapidement, elles n’ont pas encore monté mais cela ne saurait tarder.

Les courges sont superbes. Surtout celles qui sont issues des graines semées sur le balcon de Paris. Je ne sais toujours pas différencier les potimarrons des muscades ou des butternuts. Il faudra attendre.
Elles sont bien protégées des mauvaises herbes par le paillage fait avec la tonte du pré. Le paillage a maintenant une belle couleur dorée et se fond avec la terre. J’aime cette idée de tout réutiliser au jardin. Sous le paillage, la terre reste humide longtemps et la vie continue fertilisant la terre qui ne s’abime ni ne durcit plus sous les intempéries. Finalement ce système semble bien fonctionner. Il faut mettre une bonne épaisseur, environ 15 centimètres. Après une journée, l’herbe commence déjà à fermenter et est brûlante au toucher. Il est donc impératif de l’utiliser très vite et de faire attention à ce que l’herbe fraiche ne soit pas au contact des plants.

Les pommes de terre sont également très belles. Les doryphores sont bien là et il faudra faire avec. Ils ont dévoré un plan dont il ne reste plus que la tige, mais il nous en reste largement et je n’ai pas envie de traiter les pommes de terre. Ils semblent sélectionner les plants. Il faudra mettre de côté les pommes de terre qu’ils n’attaquent pas pour l’année prochaine. Il faudrait également trouver un moyen d’éliminer ces ravageurs avant qu’ils se mettent à envahir le carré de pommes de terre. La littérature spécialisée apportera peut être la réponse.

Les fraises sont toujours aussi bonnes, au goût de fraise des bois, mais elles sont petites et beaucoup sont abîmées. Il y en a quand même assez pour un dessert. Il faut dire qu’il est tombé une trombe d’eau jeudi. 30 mm en 30 mn m’a dit Paul. Ca doit être beaucoup effectivement.

Les tomates sont magnifiques et de petites fleurs jaunes commencent à fleurir. L’an prochain, il faudra faire comme cette année, acheter les plants à la jardinerie des Pradeaux à Vézézoux et les planter après les saints de glace. Je les attache à leur tuteur avec des anneaux en plastique que j’ai laissés tremper dans l’alcool pour éviter les maladies. Je coupe également quelques gourmands qui ne portent pas de fleurs.

Le céleri rave se développe bien. Il a l’air en pleine forme à côté des tomates.

Les radis Patricia sont énormes. Ils ont grossi spectaculairement en 15 jours. Ils sont bons, tendres et ne piquent pas. Certains font 6 centimètres de diamètre.

Il n’y a plus de cerises bigarreaux, en revanche, le second cerisier du potager porte plein de petites guignes noires et sucrées. Elles mûrissent au 10 juin dit la littérature ancienne. Délicieuses sur l’arbre. Nous en ramassons quelques kilos qui seront mangées pour partie au dessert et une autre part sera mise en bocal avec de l’alcool de fruit pour manger avec le café et le reste sera utilisé pour un clafoutis. Chantal a acheté de la farine de châtaigne à cet effet.
Les cerises du cerisier au fond du jardin sont encore bien là et pas tout à fait mûres. On verra le week end prochain.
Le trèfle blanc et la moutarde près du mur ont bien poussé, empêchant les mauvaises herbes. La moutarde disparaitra cet hiver et fera de l’engrais vert. Je n’ai pas finalisé la décision de planter pommiers et poiriers en espalier le long du mur. Je ne veux pas enlever les cassissiers et le groseillier qui sont en plein milieu. Ils sont de bonne qualité et donnent bien. Les cassis sont déjà mûrs. L’an dernier nous les avons cueillis le 14 juillet. Cet écart m’étonne.

Nous sommes à la veille du solstice d’été et je me rappelle Pierrot qui était allé à Pierre sur Haute voir le soleil se lever au loin sur les Alpes et qui voulait toujours y retourner. Comme lui et Gaspard, il faudra peut être le faire un jour.

Sur le balcon à Paris, j’ai semé voici quatre semaines des graines de salade et de courgette. La salade, c’est de la laitue batavia dorée de printemps et les courgettes sont de chez Vilmorin, de deux types, la courgette Verte Noire Maraîchère bio AB et la courgette Précoce Maraîchère. La noire bio est superbe, l’autre pousse plus difficilement.
Il faut maintenant les repiquer dans le potager. Je repasse le motoculteur pour enlever les quelques mauvaises herbes qui ont recommencé à pousser et ameublir la terre.
Les courgettes noires sont repiquées dans le rang près du mur, et les autres juste devant.
La salade est repiquée sur deux rangs, juste devant les courgettes. Les petits plants semblent bien fragiles. On verra s’ils arrivent à se développer.

J’utilise la tonte d’aujourd’hui pour pailler.

mercredi 3 juin 2009

Bigarreaux à l’alcool


Bigarreaux : 500g
Sucre : 20 cl (un verre)
Alcool de fruit : 25cl (couvrir les cerises d’alcool)

Choisir de beaux bigarreaux, pas abimés par les oiseaux et retirer les queues.
Les mettre dans un bocal de 75 cl (3/4).
Ajouter le sucre.
Bien recouvrir d’alcool.
Fermer et laisser au soleil deux mois.

Les deux cerisiers, celui du potager et celui du fond du jardin, croulent déjà sous les beaux bigarreaux hâtifs. Cette année, les chenilles n’ont pas dévoré les fleurs et les oiseaux semblent moins affamés.
Les cerises sont belles, bien formées, mûres et sucrées. C’est un délice de les manger sur l’arbre, mais (ou heureusement), il y en a beaucoup trop.
Nous en ramassons 15 kg. Il y en aura pour Jenny et aussi pour Fong, mais nous devons conserver le reste.
Une partie sera congelée, soit sur la plaque spéciale où Chantal les étale soigneusement, soit en vrac dans une bouteille d’eau coupée et refermée avec du plastique alimentaire. Cet hiver, ce sera plaisir que de faire un millard, un clafoutis comme on dit ailleurs. Pour la recette du millard, il faudra donc attendre…
L’autre partie sera conservée dans l’alcool de fruit. J’ai fait trois préparations différentes : la première avec seulement 10 cl de sucre non raffiné qui a si bon goût. Le bocal est trouble mais j’ai hâte de goûter. La seconde avec seulement de l’alcool, tout simplement parce que nous n’avions plus de sucre, la dernière en suivant la recette.
Tous les bocaux mûrissent doucement au soleil de juin. Il faut bien leur laisser deux mois.
Nous mangerons les bigarreaux un à un, durant les soirées d’hiver. Ils rappelleront les beaux jours de juin.

Poule au pot


Poule : 2,3 kg
Poireaux : 3
Navets : 5
Carottes : 5
Oignon : 1
Bouillon légumes cube salé : 2
Préparation : 20mn
Cuisson 2h30 à thermostat 3

Enlever la peau de la poule. C’est assez facile de l’écorcher et le bouillon sera moins gras. Eplucher les légumes ou laver les s’ils sont nouveaux.
Mettre la poule entière dans une cocotte et couvrir d’eau. Porter à ébullition. Ecumer.
Ajouter les deux bouillons cubes et les légumes.
Couvrir et laisser cuire 2h30 à thermostat 3 (petit bouillonnement).
Sortir la poule, la découper et éventuellement remettre au chaud dans le bouillon en attendant que les convives soient prêts.
Servir avec les légumes.
Laisser refroidir le bouillon. Dégraisser et congeler pour faire un rizotto par exemple.
Il n’est pas utile de faire un autre accompagnement que les légumes.

Nous passons devant le stand et elle nous aperçoit. « Venez voir, venez voir ce que j’ai » nous lance t-elle d’un air mystérieux, comme si elle vendait une substance illicite. Nous approchons alors qu’elle soulève déjà la vitre de son stand. « Elle n’est pas belle ! Une poule, au moins 2 kg ! Alors ? ». Nous nous interrogeons du regard et décidons que oui, elle est belle et nous allons la prendre.
La fermière de Séjol doit penser que nous ne sommes intéressés que par les grosses pièces !
2,3 Kg sur la balance. Chantal la prépare. La chair est moelleuse à souhait et ce bon roi Henry IV qui aimait tous les plaisirs, a bien eu raison de recommander cette poule tous les dimanches.

mardi 2 juin 2009

La randonnée de la Chaise Dieu : La croix du Bancillon


Description : Randonnée Livradois Forez
Départ : Parking de l’abbaye de la Chaise Dieu
Distance : 11 km
Durée : 3h
Dénivelée : 280 m
Temps pour rejoindre le départ : 1h de voiture
Intérêt : ****/*****
Prendre la direction de Sauxillanges, puis la direction du Vernet la Varenne. Passer à St Germain l’Herm, puis Doranges, St Alyre et la Chaise Dieu.

Ce grand week end de la pentecôte, le soleil est au zénith et il fait très chaud. Cette randonnée est idéale. Elle est longtemps en sous bois et à 1000 m d’altitude. En plus, elle passe près du plan d’eau de la Chaise Dieu, ce qui permet de s’autoriser une petite baignade. Penser donc à prendre maillot de bain et serviette.
A l’arrivée, l’hôtel restaurant de la Casadeï qui fait aussi de superbes crêpes et glaces permet de finir cette randonnée dans le plaisir total. En été, les myrtilles sont au rendez-vous.
Nous organisons notre journée de façon à passer un moment au plan d’eau du Vernet la Varenne. Une grande plage herbacée, à demi entouré de forêt de sapin, survolé par les buses qui plongent de temps à autre, il est particulièrement agréable. Chantal se baigne dans une eau qu’elle dit de température agréable. Il n’y a pas encore de surveillance et il n’est donc pas possible de connaître la température. Mais elle y rentre sans problème, l’eau doit donc être vers 19 ou 20°.
Quelques pêcheurs sont installés sur l’autre rive et des enfants se baignent et plongent de la plateforme installée à quelques brasses de la rive.
En cette saison, des iris jaunes qui ne vivent que dans les zones humides, bordent toute une partie de l’eau.
Après avoir fait 20 bonnes longueurs, Chantal se rince sous la douche froide extérieure. Elle a préparé une salade de quinoa avec des tomates, des poivrons rouges et de l’huile d’olive. Régal ! Ensuite, c’est les fraises du jardin qu’elle a cueillies juste avant de partir. Les Marat des bois sont délicieuses et n’ont vraiment rien à voir avec l’amertume des fraises achetées ces derniers temps.
Le café du plan d’eau n’est pas encore ouvert. On se passera donc de café. En route pour la Chaise Dieu. La route passe au pays de mes ancêtres, Doranges, St Alyre.

A St Alyre, nous faisons un arrêt pour prendre la photo de l’église. J’ai une carte postale ancienne qui la représente et j’essaie de faire la même photo. Il y a à la fois peu et beaucoup de changement. Les volailles n’errent plus devant le porche, des voitures sont garées sur la petite place, certains arbres ont poussé, quelques travaux d’aménagement des maisons, mais au final, on reconnaît bien la photo en noir et blanc. Il y a une autre photo à faire mais on verra ce soir si nous avons le temps. Pour l’heure, à la Chaise Dieu.
Toujours cette même impression en arrivant. On entre dans un autre monde, l’abbaye est là, imposante, dominant la petite ville. Elle a été fondée par Robert de Turlande, futur St Robert qui prend possession d’une clairière près d’une chapelle ruinée le 28 décembre 1043 et érige un premier monastère en 1050.
Le site
http://www.comm-un-art.org/abbaye_chaise_dieu/ permet d’en savoir plus sur cet endroit chargé d’histoire.
La ville est déserte aujourd’hui, ce qui est rare, mais nous sommes dimanche et 14h. En Auvergne, le dimanche midi se passe souvent au restaurant et le repas, même à la maison, dure jusqu’au milieu de l’après midi.
Nous avons déjà réservé les billets pour le Festival annuel au mois d’août. Cette année, nous y viendrons avec Danièle et Francis.
Nous garons la voiture derrière l’abbaye, mais il y a beaucoup de parking, l’essentiel est de bien trouver le départ de la randonnée.

En face de l’abbaye, prendre à gauche, monter la rue et passer sous le magnifique porche en face, pas celui sur la gauche.
Traverser la rue en faisant attention car elle est très passante et malgré les fréquents contrôles routiers, les voitures roulent souvent vite.
Juste en face du porche, une petite route passe sous la voie ferrée. Un panneau indique la randonnée. Le chemin longe une résidence pour personne âgée qui semble très agréable.

Passer sous la ligne de chemin de fer, et prendre le chemin tout de suite à gauche. Le chemin est humide et herbeux mais praticable sans problème. Juste avant le bois, dans le champ en hauteur, des violettes et des narcisses de poètes qui fleurissent tard à cette altitude.


Le chemin s’engage dans la forêt. Sur la gauche un vieux mur en pierres sèches qui indique que ce vieux chemin devait être fréquenté. La forêt envahit progressivement les anciennes terres cultivées du Livradois. La végétation et les racines de sapin commencent à le faire souffrir mais il résiste bien.
Le chemin rejoint une route, puis de nouveau la forêt de grands sapins qui protègent du soleil. On arrive à Parot, deux maisons. Chantal a vu sur la carte, source captée et se demandait si la Parot, eau gazeuse en bouteille, venait de là. En fait, non. La source captée n’est là que pour alimenter le lieu dit, peut être aussi Malvières un peu plus bas. Parot, ne doit pas être en Haute Loire, mais dans la Loire. Il faudra vérifier.
Le chemin descend sur Malvières. Il y a là un gîte connu, et il nous semble reconnaître la photo de la maison qui apparaît sur la publicité. Le chemin passe devant… une grande bâtisse qui semble être en fait le gîte. Certes, il est au calme et dans un village agréable, mais le fait d’être logé dans cette imposante bâtisse nous semble casser le charme.

Le chemin passe devant l’église gardée par son poilu de 14-18. Le village a donné beaucoup de ses enfants. L’église a un curieux clocher à peigne, fréquent en Gévaudan mais rare ici. Il y a également une tour comme à l’église d’Auzelle. Tour de fortification et de défense ? Quelle protection contre quelle attaque ?
Nous traversons le village qui contrairement à St Alyre a encore ses poules et son coq en liberté devant l’église. Ne serait ce le poilu qui indique que nous avons passé le XXième siècle, on pourrait se croire en 1650.
Passé le village, le chemin conduit rapidement à la croix du Bancillon. Nous sommes à la frontière du Livradois et du Velay, là ou César appris la révolte des Gaules. La croix a été érigée en 1541. La tradition dit qu’il y avait un cimetière à cet emplacement. Au XVIIième siècle, Notre Dame de Pitié de Bancillon que l’on peut voir sous la croix a protégé Malvières de la peste qui ravageait la plaine d’Arlanc.



Les pèlerins qui passaient par là, pouvait demander protection à St Jacques qui se tient à gauche de la croix, reconnaissable par son livre et son bâton, ou à St Pierre à droite qui tient fermement les clés du paradis. Ce devait être une voie pour Compostelle avec une halte à la Chaise Dieu. Sinon, St Jacques n’aurait rien à faire ici.
Une voie entre Forez et Velay, ou longeant la vallée de la Dore depuis la Bourgogne pour rejoindre le Puy.

Jadis, avant la forêt la vue s’étendait au loin. Aujourd’hui, il nous faut continuer le chemin à droite de la croix, pour subitement déboucher sur un superbe point de vue sur le Forez et la vallée d’Ambert. Au loin, sur les monts, on reconnaît les Pradeaux au dessus d’Ambert, avec son relai de télévision rouge et blanc, à gauche, le sommet de Pierre sur Haute avec ses radars militaires qui surveillent le ciel de France. En bas, la vallée de la Dore avec là le clocher octogonal de l’église d’Arlanc.

En arrivant à Lagrifolle, une superbe maison tout en pierre qui se ruine. Le gros œuvre est encore en bon état mais les fenêtres n’existent plus. Un pont conduisait jadis les chars de foin à la grange.
Quelques maisons agréablement restaurées et de la vie dans le village où poules et coq s’y promènent sans crainte.
Le chemin rejoint une route qu’on traverse pour prendre un chemin en forte pente. En haut, attention, il faut tourner à droite. Rude montée en sous bois vers le plan d’eau. Dans la montée, des odeurs de champignon me conduisent à jeter un œil, mais rien, même pas un mauvais. Ce qui n’est pas étonnant, il est un peu tôt et le temps est sec.
Arrivée au plan d’eau, noyé de monde et de voitures qui sont garées au bord de la plage de sable. Oui, de sable, c’est La Chaise Dieu plage. Juste derrière la plage, le chemin envahi de voitures puis le sous bois de pins agréable mais bleu de glacières et chaises de camping.
Longer le plan d’eau. Attention à bien prendre le petit chemin à droite qui semble aller dans l’eau. Passer la rivière la Senouire sur un petit pont de bois. Il faudra reparler de la Senouire une autre fois, mais elle a joué un rôle important pour St Robert, le fondateur de l’abbaye.
Le chemin longe un camping qui loue de petites maisons en bois qui semblent agréables. Sur la gauche, un immense lac qui n’est pas indiqué sur la carte. Peut être une zone marécageuse temporairement ou définitivement inondée.
On arrive rapidement à la route très fréquentée qu’il faut traverser prudemment pour prendre la petite route dans le prolongement du chemin.
Une pancarte attire le regard de Chantal : Goûter à la ferme. Il s’agit de la ferme de Baffour, mais il vous faudra faire un bon kilomètre pour y arriver, soit deux km à rajouter aux 11 km. Vous aurez plus de renseignement sur le site :
http://www.plateau-chaise-dieu.com/La-Ferme-de-Baffour.html. Tout va dépendre de votre envie. Pour notre part, nous avons l’habitude de la Casadeï, face à l’abbaye et nous y allons, bien résolus à manger une glace ou une crêpe.

Sur la gauche, un endroit pour pique-niquer. Nous passons devant une maison dont le jardin est bordé de lupins bleus mauves qui font rêver Chantal. Je cueille deux feuilles pour essayer de les bouturer, sans garantie bien sûr. Il va falloir les rapporter à Paris pour cette opération et elles risquent de souffrir.

Puis, nous atteignons la voie de chemin de fer. Cette voie construite vers 1893, à laquelle mon grand-père travailla. Nous sommes en train de photographier la voie quand nous entendons la sonnerie caractéristique d’un passage à niveau, puis la corne du train qui justement passe. C’est le train touristique maintenu par l’association Agrivap (
http://www.agrivap.fr/train/) qui permet encore de fréquenter quelques tronçons de cette ligne fabuleuse, en particulier dans les gorges de la Dore soit en autorail, ou en locomotive à vapeur.

Il faut prendre le train à Ambert qui s’arrête à la Chaise Dieu, le temps d’une courte visite. La voie passe devant la maison du garde barrière de St Alyre qui était tenue par ma grand-mère.
Le chemin longe le dépôt des services techniques de la Chaise Dieu, puis arrive dans la rue principale. Il passe devant l’Oie Bleue, bien achalandée en livres sur la région, l’histoire, la généalogie, le jardin, les fleurs, brefs tous mes centres d’intérêts. Plus loin, sur votre gauche, la boucherie charcuterie de René Duffieux que je vous recommande. Il faut y acheter la saucisse, les saucissons que vous affinerez dans de la cendre de bois pendant au moins deux mois, le veau, le bœuf gras du Mezenc quand c’est le temps.
Vous passerez devant le magasin où Chantal achète souvent des robes, en particulier celle qu’elle portait lors du mariage de Sylvie. J’y achète mes ceintures et mes boucles de ceintures. J’ai dû racheter des ceintures dernièrement et le vendeur étonné m’a dit, mais celle que vous portez est une de mes ceintures. Ben oui, j’achète mes ceintures chez vous ! Il faut les graisser une fois par an. Avec quoi ? Peu importe, de la graisse de cheval c’est bien ! Ben oui, on la trouve partout !

Nous sommes à l’abbaye et rejoignons la voiture. Une courte remise en état avant de déguster le tant attendu et bien mérité petit plaisir.

Sur le chemin du retour, je tente quelques photos d’aujourd’hui à rapprocher de celle d’hier. St Alyre, la Ste Elidie, Doranges, l’entrée dans le bourg.