Le téléphone affiche le nom FAURE. C’était vendredi d’il y a deux semaines. Je sors de réunion. Il doit y avoir un problème à l’Imberdis.
- Oulala ! Elles sont arrivées comme ça d’un seul coup ! Une grappe toute noire qui fait un bruit, mais alors !
- Ce sont des abeilles ?
- On ne sait pas ! Oui sûrement. Elles sont derrière le volet à l’Est de la maison. Il y en a plein qui rentrent derrière le volet. Je vous le dis car si vous venez ce soir et s’il y en a dans la maison… C’est pour cela que je voulais vous prévenir. On appelle les pompiers ?
- Non, si c’est des abeilles, il faut un apiculteur ! Nous venons pour le week end du 14 juillet, je vous propose d’attendre jusque là. Vous connaissez un apiculteur ?
- Oui, Paul en connaît.
- Bon, je vous rappelle la semaine prochaine.
J’appelle comme prévu mercredi dernier.
- On a été voir ! Elles ne sont pas dans la maison ! Elles commencent à construire entre le volet et la fenêtre. L’apiculteur c’est Monsieur B. Mais Paul va l’appeler. On s’occupe de tout !
Vendredi soir, l’autoroute est saturée pour sortir de Paris. Nous arrivons vers 1h du matin. Sur les marches de l’escalier de la chambre, écrit d’une écriture penchée et appliquée : « l’apiculteur viendra demain vers 10h ». Nous décidons d’aller dormir sans aller voir l’essaim.
Véronique me coupe les cheveux à 9h30. Je devrais donc être de retour pour 10h10. Chantal le fera patienter. En fait, il est arrivé à 9h30. C’est en peignoir qu’elle lui a montré le chemin. Il a vu et a dit repasser cet après midi, entre 14h et 18h.
Nous rentrons tard du marché. A 14h30, une conversation à voix haute dans la cour avec les FAURE. C’est lui, me dit Chantal. Je sors l’accueillir. Il est à la fois calme et dynamique et respire la joie de vivre.
- Bonjour !
- Alors vous êtes apiculteur !
- Non, pas vraiment. Je suis à la retraite et les abeilles me passionnent depuis longtemps. J’étais employé à la mairie de Clermont et je suis à la retraite. J’en avais à Clermont. Elles travaillent mieux en ville qu’à la campagne. Moins de produits phytosanitaires peut-être. Je suis aussi le deuxième adjoint de la commune.
- Entrez donc !
- Vous avez une belle vue ! On voit chez moi, là bas, le Fournial. Bon je vais voir. Elles ont bien construit ! Elles doivent être là depuis 15 jours.
- La date correspond bien. C’est ça.
Il part s’habiller et revient rapidement. Chevalier du moyen âge ou astronaute du XXIème siècle ? Vareuse épaisse blanche, le chef coiffé d’un heaume qui protège entièrement, dans ses mains protégées par d’épais gants de cuir, un enfumoir et une ruchette.
A l’intérieur de la ruchette, il me montre les cadres avec de la cire où les abeilles peuvent construire leurs rayons pour stocker le miel ou élever les larves. Il en a prévu un sans rien. Il va découper les rayons que l’essaim vient de construire et les installer sur le cadre vide avec de la ficelle de laine. De la laine, car les abeilles la mangent et elle finit par disparaître complètement. Je sors car il va opérer. La porte est fermée et j’obstrue l’espace du bas de porte avec du plastique fin. Je vais à l’extérieur. Il a déjà ouvert les volets et commence à détacher les rayons de la fenêtre et du linteau en pierre, après avoir enfumé la zone. Les abeilles volent en tous sens. Il attache les rayons sur le cadre vide et l’installe dans la ruchette maintenant posée sur le rebord de la fenêtre. Certaines abeilles ont compris et commencent à rentrer dans leur nouvelle maison.
D’autres s’acharnent à chercher sur le volet et la pierre une construction qui n’existe plus. L’apiculteur les rassemble avec son enfumoir, puis colle son chapeau contre le mur. Les abeilles se précipitent dessus. Maintenant, il colle son chapeau à l’entrée de la ruchette et les abeilles délaissent le chapeau pour la ruchette. Il recommence plusieurs fois cette opération qui permet aux abeilles égarées de retrouver le rucher d’origine qui doit contenir la reine.
Il reste encore beaucoup d’abeilles éperdues, mais maintenant, la ruche s’organise et l’apiculteur explique que des rabatteuses vont essayer de regrouper l’essaim. Il repassera ce soir. Il explique également en nous montrant un rayon que si la reine n’avait pas rejoint la ruche, les abeilles en élèveront une autre à partir des œufs pondus récemment. Ce monde est parfaitement organisé.
Il devra emmener la ruche à plus de 2,5 km de là, car c’est le rayon d’action de l’abeille et à une distance inférieure, elles reviendraient. La ruche sera donc installée vers Isserteaux.
Nous sommes à cinq ou six mètres de la fenêtre. Quelques abeilles viennent bourdonner à nos oreilles. Soudain, l’une d’entre elles se précipite sur ma main et me pique. L’attaque a été foudroyante. Le dard est bien visible et je le retire facilement. Il fait bien 3 mm de long. L’apiculteur m’explique que contrairement à la guêpe, l’abeille ne pique qu’une fois, et laisse son dard, ce qui lui arrache des parties vitales. Elle va mourir rapidement.
La douleur est aigüe et se prolonge instantanément en une ligne jusqu’au haut du bras. Je remercie l’apiculteur et rentre utiliser l’aspi venin qui ne quitte pas notre sac à dos de randonnée. La douleur est forte mais l’aspi venin fonctionne et je commence à voir sortir une petite goutte là où l’abeille m’a piqué. Très rapidement, la douleur disparaît même si elle reste présente au toucher.
Vers 22h, l’apiculteur revient. Il n’y a pratiquement plus d’abeilles à l’extérieur. Il obstrue l’entrée de la ruche à l’aide d’un bout de bois qu’il visse pour garantir le transport.
Cet après midi, les pompiers sont venus chez Claude. Là, des guêpes avaient installé leur nid dans le conduit de cheminée. Elles ont été détruites.
Les abeilles, elles, vont continuer à fabriquer leur miel, pour le plaisir de tous.
- Oulala ! Elles sont arrivées comme ça d’un seul coup ! Une grappe toute noire qui fait un bruit, mais alors !
- Ce sont des abeilles ?
- On ne sait pas ! Oui sûrement. Elles sont derrière le volet à l’Est de la maison. Il y en a plein qui rentrent derrière le volet. Je vous le dis car si vous venez ce soir et s’il y en a dans la maison… C’est pour cela que je voulais vous prévenir. On appelle les pompiers ?
- Non, si c’est des abeilles, il faut un apiculteur ! Nous venons pour le week end du 14 juillet, je vous propose d’attendre jusque là. Vous connaissez un apiculteur ?
- Oui, Paul en connaît.
- Bon, je vous rappelle la semaine prochaine.
J’appelle comme prévu mercredi dernier.
- On a été voir ! Elles ne sont pas dans la maison ! Elles commencent à construire entre le volet et la fenêtre. L’apiculteur c’est Monsieur B. Mais Paul va l’appeler. On s’occupe de tout !
Vendredi soir, l’autoroute est saturée pour sortir de Paris. Nous arrivons vers 1h du matin. Sur les marches de l’escalier de la chambre, écrit d’une écriture penchée et appliquée : « l’apiculteur viendra demain vers 10h ». Nous décidons d’aller dormir sans aller voir l’essaim.
Véronique me coupe les cheveux à 9h30. Je devrais donc être de retour pour 10h10. Chantal le fera patienter. En fait, il est arrivé à 9h30. C’est en peignoir qu’elle lui a montré le chemin. Il a vu et a dit repasser cet après midi, entre 14h et 18h.
Nous rentrons tard du marché. A 14h30, une conversation à voix haute dans la cour avec les FAURE. C’est lui, me dit Chantal. Je sors l’accueillir. Il est à la fois calme et dynamique et respire la joie de vivre.
- Bonjour !
- Alors vous êtes apiculteur !
- Non, pas vraiment. Je suis à la retraite et les abeilles me passionnent depuis longtemps. J’étais employé à la mairie de Clermont et je suis à la retraite. J’en avais à Clermont. Elles travaillent mieux en ville qu’à la campagne. Moins de produits phytosanitaires peut-être. Je suis aussi le deuxième adjoint de la commune.
- Entrez donc !
- Vous avez une belle vue ! On voit chez moi, là bas, le Fournial. Bon je vais voir. Elles ont bien construit ! Elles doivent être là depuis 15 jours.
- La date correspond bien. C’est ça.
Il part s’habiller et revient rapidement. Chevalier du moyen âge ou astronaute du XXIème siècle ? Vareuse épaisse blanche, le chef coiffé d’un heaume qui protège entièrement, dans ses mains protégées par d’épais gants de cuir, un enfumoir et une ruchette.
A l’intérieur de la ruchette, il me montre les cadres avec de la cire où les abeilles peuvent construire leurs rayons pour stocker le miel ou élever les larves. Il en a prévu un sans rien. Il va découper les rayons que l’essaim vient de construire et les installer sur le cadre vide avec de la ficelle de laine. De la laine, car les abeilles la mangent et elle finit par disparaître complètement. Je sors car il va opérer. La porte est fermée et j’obstrue l’espace du bas de porte avec du plastique fin. Je vais à l’extérieur. Il a déjà ouvert les volets et commence à détacher les rayons de la fenêtre et du linteau en pierre, après avoir enfumé la zone. Les abeilles volent en tous sens. Il attache les rayons sur le cadre vide et l’installe dans la ruchette maintenant posée sur le rebord de la fenêtre. Certaines abeilles ont compris et commencent à rentrer dans leur nouvelle maison.
D’autres s’acharnent à chercher sur le volet et la pierre une construction qui n’existe plus. L’apiculteur les rassemble avec son enfumoir, puis colle son chapeau contre le mur. Les abeilles se précipitent dessus. Maintenant, il colle son chapeau à l’entrée de la ruchette et les abeilles délaissent le chapeau pour la ruchette. Il recommence plusieurs fois cette opération qui permet aux abeilles égarées de retrouver le rucher d’origine qui doit contenir la reine.
Il reste encore beaucoup d’abeilles éperdues, mais maintenant, la ruche s’organise et l’apiculteur explique que des rabatteuses vont essayer de regrouper l’essaim. Il repassera ce soir. Il explique également en nous montrant un rayon que si la reine n’avait pas rejoint la ruche, les abeilles en élèveront une autre à partir des œufs pondus récemment. Ce monde est parfaitement organisé.
Il devra emmener la ruche à plus de 2,5 km de là, car c’est le rayon d’action de l’abeille et à une distance inférieure, elles reviendraient. La ruche sera donc installée vers Isserteaux.
Nous sommes à cinq ou six mètres de la fenêtre. Quelques abeilles viennent bourdonner à nos oreilles. Soudain, l’une d’entre elles se précipite sur ma main et me pique. L’attaque a été foudroyante. Le dard est bien visible et je le retire facilement. Il fait bien 3 mm de long. L’apiculteur m’explique que contrairement à la guêpe, l’abeille ne pique qu’une fois, et laisse son dard, ce qui lui arrache des parties vitales. Elle va mourir rapidement.
La douleur est aigüe et se prolonge instantanément en une ligne jusqu’au haut du bras. Je remercie l’apiculteur et rentre utiliser l’aspi venin qui ne quitte pas notre sac à dos de randonnée. La douleur est forte mais l’aspi venin fonctionne et je commence à voir sortir une petite goutte là où l’abeille m’a piqué. Très rapidement, la douleur disparaît même si elle reste présente au toucher.
Vers 22h, l’apiculteur revient. Il n’y a pratiquement plus d’abeilles à l’extérieur. Il obstrue l’entrée de la ruche à l’aide d’un bout de bois qu’il visse pour garantir le transport.
Cet après midi, les pompiers sont venus chez Claude. Là, des guêpes avaient installé leur nid dans le conduit de cheminée. Elles ont été détruites.
Les abeilles, elles, vont continuer à fabriquer leur miel, pour le plaisir de tous.
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