vendredi 17 avril 2009

L'Horloge







L’horloge est une comtoise. Elle a été fabriquée au début du XXème siècle en Franche Comté, à Morbier ou à Morez dans le Haut Jura.
Merle, l’horloger d’Arlanc, comme tous les horloger revendeurs, a fait mettre son nom sur le cadran : Merle à Arlanc.
C’est gravé sur la plaque en fer qui ferme la cage : elle a été achetée par Mathieu Petit et Friteyre Durif le 21 décembre 1901. Pour Noël sûrement.
Ils ont acheté le mécanisme sans la caisse en bois, on dit la gaine. L’horloge a été installée chez la Léontine à Marsac, dans la maison près de la Gravière. Elle a été intégrée dans un meuble armoire qui couvrait l’entièreté du mur comme on en trouve dans les fermes auvergnates.
Là, son tic tac a rythmé le temps de longues années. Quelqu’un, fatigué de devoir la remonter chaque semaine, a dû l’arrêter dans les années 60 pour la remplacer par une horloge à pile, plus moderne, on ne disait pas encore « design » dans ces années là. Puis la Léontine a quitté ce monde.

La Nounou l’a récupérée et elle me l’a donné en 2006 : le mouvement avec sa caisse en fer rouillé, le cadran en émail enfoncé sur un côté, le balancier estampé, peint et recouvert de paillette dorée et les lourds poids de fonte. Ces derniers ont une facture artisanale. En fait, pour des raisons d’économie de transport, les poids n’étaient pas livrés mais fondus par l’horloger revendeur. Il y a également la manivelle pour remonter les poids avec sa poignée en buis.

Une simple pression a fait magiquement revenir le cadran qui garde un petit cheveu peu visible et qui fait son charme.
Danielle a redonné de l’éclat au balancier tout en faisant attention à garder son aspect d’origine et en particulier les paillettes.
J’ai démonté la cage en fer, poncée et repeinte, elle est comme neuve. Les roues du mouvement étaient très encrassées et les axes légèrement rouillés. Dans un de mes livres d’horlogerie, je trouve une formule ancienne à base de savon de Marseille et d’alcool. Je plonge les roues dedans qui ressortent comme neuves. Rincées à l’eau claire et bien essuyées, elles sont prêtes à reprendre du service. Je ponce les axes et les aiguilles qui sont magnifiques.
Sur le marché d’Issoire, un commerçant expose des gaines d’horloge comtoise. Nous parlons. Il vient de la foire de Clermont et s’est arrêté ce samedi matin à Issoire avant de rentrer chez lui. Il passe me voir, prend les dimensions de l’horloge et de la hauteur sous plafond de l’endroit où elle sera installée. La hauteur des poutres conduit à réduire la hauteur standard d’un ou deux centimètres. Je choisis sur son catalogue une gaine avec un décor de gerbe de blé. Il me livrera avant Noël. Promesse tenue, une semaine avant les fêtes de fin d’année, une petite voiture s’arrête. Il vient livrer la gaine. En fait, elle est en trois morceaux qui tiennent aisément dans sa voiture. La gaine en chêne est vite assemblée. Elle est superbe.
J’installe l’horloge.

En voulant la régler, je casse la suspension du balancier. J’en fabrique une autre à partir d’un ressort de montre gousset. Je crains quand même que ce bricolage ne tienne pas longtemps. Sur internet, je trouve un marchand de pièces détachées pour comtoise. La nouvelle suspension reçue, je cale l’horloge. D’abord le calage facial, puis horizontalement et verticalement.

Je la remonte, active le balancier. Elle fonctionne mais fait un grincement désagréable. Le diagnostic est long. Démontage, huilage, tests. Le grincement persiste. Nouvelles investigations : c’est l’axe des aiguilles, une goutte d’huile et il ne reste plus que le bruit rythmé du tic tac. J’ai retiré la cloche en bronze. Elle n’a pas un mouvement suffisamment complexe pour ne pas sonner la nuit.

Elle avance, je visse l’écrou de réglage du balancier jusqu’à une butée ancienne. Elle donne maintenant l’heure juste. Pour au moins tout le nouveau siècle.

mercredi 15 avril 2009

Le jardin des simples


Les simples, c'est le terme du moyen-âge pour parler des herbes. Pas n'importe lesquelles. Celles qui soignent ou qui parfument les mets. Elles font souvent les deux. Aromatiques et médicinales, dit-on aujourd'hui.
Le soleil chauffe le mur en arkose blonde qui protège le jardin des simples. Le mur garde la chaleur et la restitue longtemps après le coucher du soleil. C'est le moment de tailler les deux plants de vignes en espalier contre le mur.
Il faut désherber, planter et semer. Encore une fois, le long week end de Pâques permet de consacrer du temps à préparer les récoltes futures.
L'hiver, la menthe disparait complètement puis revient chaque année plus envahissante. Plantée en 2002, elle commence à étouffer les autres simples. Je décide donc de la déplacer dans le coin de l'escalier. L'angle fermé par une feuille de plastique l'empéchera de s'étendre.
Le gros du travail consiste à supprimer les racines enterrées, nombreuses et cassantes comme du verre. Heureusement, elles sont de couleur blanche, très visible. Chaque morceau qui restera en terre pourra donner une nouvelle pousse de menthe. Il en restera forcément. Il faudra essayer de l'éradiquer dès les premières pousses.
Mais quel plaisir ! Il n'y a aucune pousse et la terre sent la menthe.
Installée vers l'escalier, la menthe servira à parfumer les plats et les desserts. Il nous reste encore beaucoup de liqueur, on n'en fera pas cette année.
A la place, je mets la verveine. Six plants parce que nous en consommons beaucoup en tisane. Nous ferons peut-être également de la liqueur.
Ensuite, nous installons le basilic et l'estragon. Je sème les soucis qui coloreront les plats et la bourrache aux fleurs mauves. Leur goût iodé étonnera.
L'absinthe au feuilles argentées est en pleine forme.
Le thym bordera l'allée de la terrasse à l'escalier. Il faudra racheter des plants.

Le cadran solaire






Je recherche mes ancêtres depuis plus de 10 ans, et depuis toujours, je chemine. Je fais de la généalogie et de la randonnée, comme on dit. Bien sûr, le travail généalogique se fait sur les actes trouvés aux archives municipales ou départementales. Mais pour comprendre, il faut aller voir les lieux où nos ancêtres ont vécu, aimé et travaillé, où ils ont souffert et été heureux. Et surtout, chaque fois que possible, retrouver leurs lieux de vie et suivre les vieux chemins qu’ils ont empruntés, pour aller aux foires, se louer à la St Martin, ou retrouver celle qui deviendra leur femme. C’est donc une rencontre dans le temps et l’espace. Le temps et l’espace sont aussi les deux fondamentaux du cadran solaire : il est fait pour dire le temps en un lieu précis. Le cadran, fixé au mur, attire le regard. Le disque donne l’heure et les signes interrogent. C’est un hommage rendu à tous ceux qui nous ont précédés, qui sont présents dans nos gènes.Le principe de représentation de l’arbre généalogique veut que le père soit en haut à gauche et la mère en haut à droite. C’est ce qu’on retrouve dans le cadran. En haut à gauche, le chemin parcouru par mes ancêtres paternels, et à droite, celui parcouru par mes ancêtres maternels.Lorraine, Saulnois, 1659, Nicolas, onze générations avant la mienne, naît à Baronville. En 1730, son arrière petit fils François Henry naît à Vic sur Seille. Son fils François Louis naît en 1760 à Gelucourt. Théodore Joseph, son petit fils, naît également à Gelucourt en 1817. Son fils Felix Joseph, mon arrière grand père, naît à Guéblange les Dieuze en 1853. Puis mon grand père Victor naît à Rech, et mon père Charles à Hayange. Aucun n’a quitté la Lorraine, mais de génération en génération, ils ont bougé. D’abord par petites distances, puis les distances se sont allongées.Auvergne, Livradois, 1659 également, Vincent, neuf générations avant la mienne, naît à Beurrieres. En 1686, il épouse Françoise à Mayres. Benoît, son arrière petit fils, naît à La Chapelle Geneste, et plus précisément au village de Masmarché. Son fils, Damien, naît à Doranges en 1813 au village de Nerneuf. Mon grand père Jean Marius naît à Condat lès Montboissier, au village de la Perrerie où sa maison existe encore, bien rénovée par le propriétaire actuel. Ma mère Georgette naît à Doranges où la famille est revenue, mais au village de Fersanges. Vincent a donné l’impulsion et cette branche familiale a beaucoup bougé sur de courtes distances mais n’a jamais quitté le Livradois.


Les dessins à gauche et à droite représentent donc les coordonnées géographiques reliées par les chemins parcourus par ces deux branches. Egalement, les étranges courbes près des flèches sont les limites des départements actuels : la Moselle et ses départements limitrophes, le Puy de Dôme et la Haute Loire. Les étoiles sont les lieux de naissance de mes parents.Puisque chaque individu a un père et une mère, il y a beaucoup d’autres chemins qu’il n’est malheureusement pas possible de représenter. J’ai trouvé aujourd’hui 458 ancêtres sur 65534 !Il y a Noël et Halix qui se marient en 1707 à Fayet Ronaye en Livradois et Nicolas Joseph qui vivait à Malmedy en Belgique et Gaspar qui vécut à Aix la Chapelle en Allemagne.Les courbes des jours sont le présent et le futur. Le présent avec le jour de naissance de la femme de ma vie et le mien, et pour le futur, ceux des enfants.Le cadran est donc la correspondance du temps et de l’espace. Du passé, du présent et du futur.

Le potager, printemps 2009

Le potager était en friche. Heureusement le week end de Pâques permet de consacrer plusieurs jours à sa remise en état.
L'an passé, Henri a décidé d'arrêter l'élevage des agneaux. J'ai donc restructuré le jardin avec la pâture que je lui prêtais.
Fraisage, puis labourage, puis de nouveau fraisage avec le motoculteur. La parcelle neuve a été longue à préparer.
Cette année, le mur avec la parcelle de Claude a été construit. Il a fallu enlevé les friches et surtout les cailloux.
Enfin, le terrain est prêt pour les plantations.
D'abord les pommes de terre. 60 plants de Charlotte, 25 plants d'Amandine et une trentaine de plants de l'an dernier.
Devant l'ancien pigeonnier, du gazon rustique, comme dans la parcelle à l'ombre des cerisiers. Pour séparer le gazon du jardin des glaieuls, 40 mauves, la couleur préférée de Chantal et 40 bulbes de rouges récupérés à l'automne.
Achat de plants de salade et de choux, batavia dorée de printemps et choux cabus.
Il n'y a plus qu'à attendre...