L’horloge est une comtoise. Elle a été fabriquée au début du XXème siècle en Franche Comté, à Morbier ou à Morez dans le Haut Jura.
Merle, l’horloger d’Arlanc, comme tous les horloger revendeurs, a fait mettre son nom sur le cadran : Merle à Arlanc.
C’est gravé sur la plaque en fer qui ferme la cage : elle a été achetée par Mathieu Petit et Friteyre Durif le 21 décembre 1901. Pour Noël sûrement.
Ils ont acheté le mécanisme sans la caisse en bois, on dit la gaine. L’horloge a été installée chez la Léontine à Marsac, dans la maison près de la Gravière. Elle a été intégrée dans un meuble armoire qui couvrait l’entièreté du mur comme on en trouve dans les fermes auvergnates.
Là, son tic tac a rythmé le temps de longues années. Quelqu’un, fatigué de devoir la remonter chaque semaine, a dû l’arrêter dans les années 60 pour la remplacer par une horloge à pile, plus moderne, on ne disait pas encore « design » dans ces années là. Puis la Léontine a quitté ce monde.
La Nounou l’a récupérée et elle me l’a donné en 2006 : le mouvement avec sa caisse en fer rouillé, le cadran en émail enfoncé sur un côté, le balancier estampé, peint et recouvert de paillette dorée et les lourds poids de fonte. Ces derniers ont une facture artisanale. En fait, pour des raisons d’économie de transport, les poids n’étaient pas livrés mais fondus par l’horloger revendeur. Il y a également la manivelle pour remonter les poids avec sa poignée en buis.
Une simple pression a fait magiquement revenir le cadran qui garde un petit cheveu peu visible et qui fait son charme.
Danielle a redonné de l’éclat au balancier tout en faisant attention à garder son aspect d’origine et en particulier les paillettes.
J’ai démonté la cage en fer, poncée et repeinte, elle est comme neuve. Les roues du mouvement étaient très encrassées et les axes légèrement rouillés. Dans un de mes livres d’horlogerie, je trouve une formule ancienne à base de savon de Marseille et d’alcool. Je plonge les roues dedans qui ressortent comme neuves. Rincées à l’eau claire et bien essuyées, elles sont prêtes à reprendre du service. Je ponce les axes et les aiguilles qui sont magnifiques.
Sur le marché d’Issoire, un commerçant expose des gaines d’horloge comtoise. Nous parlons. Il vient de la foire de Clermont et s’est arrêté ce samedi matin à Issoire avant de rentrer chez lui. Il passe me voir, prend les dimensions de l’horloge et de la hauteur sous plafond de l’endroit où elle sera installée. La hauteur des poutres conduit à réduire la hauteur standard d’un ou deux centimètres. Je choisis sur son catalogue une gaine avec un décor de gerbe de blé. Il me livrera avant Noël. Promesse tenue, une semaine avant les fêtes de fin d’année, une petite voiture s’arrête. Il vient livrer la gaine. En fait, elle est en trois morceaux qui tiennent aisément dans sa voiture. La gaine en chêne est vite assemblée. Elle est superbe.
J’installe l’horloge.
En voulant la régler, je casse la suspension du balancier. J’en fabrique une autre à partir d’un ressort de montre gousset. Je crains quand même que ce bricolage ne tienne pas longtemps. Sur internet, je trouve un marchand de pièces détachées pour comtoise. La nouvelle suspension reçue, je cale l’horloge. D’abord le calage facial, puis horizontalement et verticalement.
Je la remonte, active le balancier. Elle fonctionne mais fait un grincement désagréable. Le diagnostic est long. Démontage, huilage, tests. Le grincement persiste. Nouvelles investigations : c’est l’axe des aiguilles, une goutte d’huile et il ne reste plus que le bruit rythmé du tic tac. J’ai retiré la cloche en bronze. Elle n’a pas un mouvement suffisamment complexe pour ne pas sonner la nuit.
Elle avance, je visse l’écrou de réglage du balancier jusqu’à une butée ancienne. Elle donne maintenant l’heure juste. Pour au moins tout le nouveau siècle.
Merle, l’horloger d’Arlanc, comme tous les horloger revendeurs, a fait mettre son nom sur le cadran : Merle à Arlanc.
C’est gravé sur la plaque en fer qui ferme la cage : elle a été achetée par Mathieu Petit et Friteyre Durif le 21 décembre 1901. Pour Noël sûrement.
Ils ont acheté le mécanisme sans la caisse en bois, on dit la gaine. L’horloge a été installée chez la Léontine à Marsac, dans la maison près de la Gravière. Elle a été intégrée dans un meuble armoire qui couvrait l’entièreté du mur comme on en trouve dans les fermes auvergnates.
Là, son tic tac a rythmé le temps de longues années. Quelqu’un, fatigué de devoir la remonter chaque semaine, a dû l’arrêter dans les années 60 pour la remplacer par une horloge à pile, plus moderne, on ne disait pas encore « design » dans ces années là. Puis la Léontine a quitté ce monde.
La Nounou l’a récupérée et elle me l’a donné en 2006 : le mouvement avec sa caisse en fer rouillé, le cadran en émail enfoncé sur un côté, le balancier estampé, peint et recouvert de paillette dorée et les lourds poids de fonte. Ces derniers ont une facture artisanale. En fait, pour des raisons d’économie de transport, les poids n’étaient pas livrés mais fondus par l’horloger revendeur. Il y a également la manivelle pour remonter les poids avec sa poignée en buis.
Une simple pression a fait magiquement revenir le cadran qui garde un petit cheveu peu visible et qui fait son charme.
Danielle a redonné de l’éclat au balancier tout en faisant attention à garder son aspect d’origine et en particulier les paillettes.
J’ai démonté la cage en fer, poncée et repeinte, elle est comme neuve. Les roues du mouvement étaient très encrassées et les axes légèrement rouillés. Dans un de mes livres d’horlogerie, je trouve une formule ancienne à base de savon de Marseille et d’alcool. Je plonge les roues dedans qui ressortent comme neuves. Rincées à l’eau claire et bien essuyées, elles sont prêtes à reprendre du service. Je ponce les axes et les aiguilles qui sont magnifiques.
Sur le marché d’Issoire, un commerçant expose des gaines d’horloge comtoise. Nous parlons. Il vient de la foire de Clermont et s’est arrêté ce samedi matin à Issoire avant de rentrer chez lui. Il passe me voir, prend les dimensions de l’horloge et de la hauteur sous plafond de l’endroit où elle sera installée. La hauteur des poutres conduit à réduire la hauteur standard d’un ou deux centimètres. Je choisis sur son catalogue une gaine avec un décor de gerbe de blé. Il me livrera avant Noël. Promesse tenue, une semaine avant les fêtes de fin d’année, une petite voiture s’arrête. Il vient livrer la gaine. En fait, elle est en trois morceaux qui tiennent aisément dans sa voiture. La gaine en chêne est vite assemblée. Elle est superbe.
J’installe l’horloge.
En voulant la régler, je casse la suspension du balancier. J’en fabrique une autre à partir d’un ressort de montre gousset. Je crains quand même que ce bricolage ne tienne pas longtemps. Sur internet, je trouve un marchand de pièces détachées pour comtoise. La nouvelle suspension reçue, je cale l’horloge. D’abord le calage facial, puis horizontalement et verticalement.
Je la remonte, active le balancier. Elle fonctionne mais fait un grincement désagréable. Le diagnostic est long. Démontage, huilage, tests. Le grincement persiste. Nouvelles investigations : c’est l’axe des aiguilles, une goutte d’huile et il ne reste plus que le bruit rythmé du tic tac. J’ai retiré la cloche en bronze. Elle n’a pas un mouvement suffisamment complexe pour ne pas sonner la nuit.
Elle avance, je visse l’écrou de réglage du balancier jusqu’à une butée ancienne. Elle donne maintenant l’heure juste. Pour au moins tout le nouveau siècle.