mercredi 6 janvier 2010

Le sentier Cathare : Rouffiac des Corbières, La Bastide


Description : Randonnée Sentier Cathare
Départ : Rouffiac des Corbières
Arrivée : Vieux Moulin de Cubières
Distance : 17,1 km
Départ : 8h15
Arrivée : 16h40
Durée : 4h43
Dénivelée : 870 m
Intérêt : ****/*****

La Bastide, le 12 août 2009,


Non, exceptionnellement, dans cette randonnée des châteaux dits Cathares, il n’y a pas la photo du château de Peyrepertuse. C’est volontaire. Le récit de la journée en expliquera les raisons, en particulier l’accueil inacceptable que nous y avons reçu.

Excellente nuit. Sortie dans le couloir pour aller à la salle de bain. La fenêtre donne sur la cour ensoleillée où nous allons prendre le petit déjeuner.
Anne nous dit qu’aujourd’hui c’est la fête moyenâgeuse à Peyrepertuse, les Médiévales 2009. Nous partons, et au début du chemin, le château paraît si haut, si inaccessible sur son éperon rocheux. Le soleil est éclatant mais l’air est encore frais.
Le sentier nous emmène à la route, là même où hier au soir le fils d’Anne nous a indiqué qu’il suffisait de traverser la route pour reprendre le chemin. Une affiche qui explique que nous ne pouvons pas visiter sans payer à cause de la fête. Des barrières barrent un chemin en forte pente en face de nous. Nous restons sur le bon chemin en pente plus douce.
Le chemin monte au bas d’un éboulis que nous longeons non sans difficulté. Heureusement que nous sommes bien chaussés car les énormes blocs de pierre sont difficiles à franchir. Nous pénétrons à nouveau en sous bois dont les ronciers défendent l’entrée. Les ronces déchirent le bras gauche de Chantal qui saigne fortement à cause de son traitement anti coagulant. Stop pour soins. L’eau oxygénée fini par stopper le saignement. Rien de grave, mais Chantal n’a pas le moral. Le sentier redevient agréable et nous atteignons la fontaine de la Jacotte qui date du XIII ème siècle et où Blanche de Castille s’est désaltérée. J’espère pour elle qu’elle n’était pas à pied avec une grande robe. Le chemin était sûrement en meilleur état car il semble être un des accès au château et aujourd’hui un cheval n’y passerait pas. Nous rejoignons le chemin en forte pente à angle droit. C’est visiblement lui que nous devons suivre. La pente est très forte. Chantal peine mais elle continue courageusement car nous commençons à entrevoir la falaise qui supporte le château. Les murailles sont juste à la verticale, c’est superbe. En bas, Rouffiac paraît tout petit et perdu au milieu de ce paysage des Corbières. C’est de là que nous venons ! Et au loin, toujours les éoliennes de la montagne de Tauch.
Des escaliers taillés dans la roche et l’entrée du château. Là un cerbère nous accueille en nous criant dessus : « Que faites vous là ? Le sentier est interdit pendant la fête ! Vous ne savez pas lire ? Vous devez laisser vos sacs ici et allez chercher un billet pour entrer ! ». Et le cerbère continue à éructer des insultes… Non, nous n’avons pas franchi des barrières, nous avons pris le chemin non barré. Bon et puis je refuse de discuter plus avant avec un crétin.
Bref, comme d’habitude quand on donne une once de pouvoir à un abruti, il ne se sent plus. Finalement, au vu de son comportement, je me dis que ce type aurait été un parfait nazi en d’autre temps. On lui donne un uniforme et une arme quelconque et il sera heureux d’abuser de son pouvoir. Je prétends ici avec force qu’il faut être vigilant même ici, en France et en août 2009, il est possible de trouver des gens qui peuvent déraper très vite vers des comportements inacceptables. Rien n’est jamais acquis et avec de tels individus il est facile de basculer très rapidement vers des systèmes totalitaires identiques à celui qui a conduit mon père à Buchenwald et à Dora.
Les « chevaliers » qui gardent l’entrée semblent gênés et nous parlent plus gentiment, mais aucun d’entre eux ne remet le cerbère à sa place. Ils nous disent qu’ils vont garder nos sacs.
Je leur réponds qu’il est hors de question de laisser nos sacs à des gens comme eux et nous descendons vers la billetterie. Bien évidemment, compte tenu de l’attitude du cerbère, dont je tiens les organisateurs pour responsables, il est hors de question de laisser un centime à cette municipalité qui est incapable de contrôler son service d’ordre.
Sur le chemin, quelques chevaliers épuisés sous leur déguisement, qui ont bien du mal à monter. Nous n’arrêtons pas de croiser des gens accompagnés d’enfants pleureurs équipés d’épées en bois.
Au niveau de la billetterie, un marché moyenâgeux avec de nombreuses échoppes. Nous en faisons le tour à la recherche du chemin que nous ne trouvons pas. L’entrée en est bien cachée derrière un stand. Après une vaine recherche, nous décidons de prendre le route et rejoindre le sentier au niveau du virage.
En bas, un parking noir de véhicules. Sur la route d’accès, un va et vient incessant de minibus. Un chauffeur s’arrête et nous dit de faire attention car la route est interdite aux piétons. Nous remercions pour le conseil et on fait quoi ? Aussitôt après un mini bus nous frôle, visiblement le chauffeur l’a fait exprès, mettant tout simplement nos vies en danger. Ce type est inconscient, C’est un professionnel de la route et ce comportement est à nouveau inacceptable. Et il conduit un mini bus « Randonnée Cathare ». ! Jean-Marc, je ne vous félicite pas d’avoir de tels chauffeurs !
Deux comportements de ce type en une demi-heure, ce n’est plus lié à un comportement isolé, mais bien à des consignes qui ont été passées. On est dans un monde d’amateurs inconscients. Qui contrôle tous ces gens ? Qui organise cette vaste mascarade sans en contrôler les acteurs ?
Chantal, plus pratique que moi qui fulmine après les organisateurs amateurs, telle une participante du jeu télé « Paris Pékin », arrête un mini bus et demande à la dame qui conduit de nous descendre jusqu’au virage. Je n’en reviens pas et je monte dans le minibus complètement époustouflé. La dame qui conduit n’est ni aimable ni bavarde, les écouteurs de son baladeur sur les oreilles.
Après deux minutes, Chantal, très en forme, lui demande de s’arrêter dans le virage où nous allons pouvoir rejoindre le chemin.
Nous sommes enfin sur un bon et large chemin, loin du bruit et de la fureur de quelques uns, en direction de la bergerie de Bugamus où il semble possible de se restaurer. Mais les pancartes ne sont pas vraiment claires et de toute façon nous ne voulons pas nous arrêter sur cette commune de Duilhac sous Peyrepertuse.

En bas, les voitures ne cessent de s’entasser dans un parking noir de monde où les gens attirés par la fête veulent rejoindre les nouveaux marchands du temple qui polluent ces lieux superbes.

Au loin, la magnifique silhouette de Quéribus se détache sur le ciel. Le chemin est superbe, longeant le Pla de Sagnes au milieu du paysage sauvage de la végétation éparse des Corbières.
Nous pique niquons après le col de Lappès, assis sur un abreuvoir vide en béton.

Après un frugal repas, nous attaquons un chemin en forte pente, puis de nouveau, nous marchons à courbe de niveau puis nous descendons sur la route des gorges de Galamus. Sur notre droite encore de la vigne. Au loin, la sirène d’une voiture de pompiers se fait entendre. Incendie ou accident ?

Nous sommes sur le bitume, au milieu de la circulation qui est encore assez éparse à cette heure. Bien que les véhicules ne roulent pas vite, marcher sur la route sans chemin de côté n’est pas agréable. Les voitures semblent passer par convoi dans un sens puis dans l’autre. Nous arrivons à un parking avec beaucoup de monde. La route est fermée et les voitures sont bloquées car il y a eu un accident au fond des gorges. Il y a une boutique de souvenirs avec du coca et de l’ice tea frais. Nous sommes contents de pouvoir nous désaltérer avec des boissons fraiches.
Sur la plateforme, nous pouvons voir l’ermitage de St Antoine de Galamus accroché à la falaise et surplombant la rivière. Impressionnant.
Nous reprenons la route déserte de voiture. C’est très agréable. Chantal a le vertige et ne veut pas marcher du côté des gorges. Elle se tient même très au bord de la falaise côté mur à 10 mètres du bord des gorges. Je prends des photos qu’elle verra plus tard.
Nous passons un tunnel où nous nous rafraichissons un peu. Il a été creusé par des hommes attachés à des cordes en 1892.
Cette balade sur la route sans véhicule, surplombant les gorges, est très agréable. Au fond, l’eau transparente forme des tâches turquoises.
Puis, peu à peu, l’eau et la route se rapprochent l’une de l’autre. Nous arrivons là où la route est barrée au moment où les forces de sécurité lèvent le barrage. La première voiture est un véhicule « Randonnée Cathare » conduite par notre premier sympathique chauffeur. Juste le temps de nous reconnaître et il poursuit sa route.

Nous arrivons à notre lieu de rendez vous, le « Vieux moulin » avec deux heures et quart d’avance. Normal, nous avons zappé la visite du château de Peyrepertuse. Heureusement, le « Vieux moulin » est aussi un restaurant, bar glacier.
Nous nous asseyons confortablement au bord du ruisseau et Chantal se commande une belle glace.
A 18 heures, nous allons au parking pour attendre le taxi de « Randonnée Cathare ». Personne. Un homme avec un petit sac à dos attend également. Au bout d’un quart d’heure, il nous demande si nous attendons aussi un taxi « Randonnée Cathare ». Oui, pour aller à la Bastide.
« Je vais appeler » dit notre compagnon d’infortune. Il n’arrive à joindre personne chez « Randonnée Cathare ». Pour ma part, je décide de joindre « Randonnade » qui organise la randonnée. Personne.
Au bout de cinq minutes, « Randonnade » me rappelle. J’explique que nous attendons depuis plus d’une demi heure et que ce n’est pas acceptable. Je lui fais également part de notre mésaventure de ce matin où nous nous sommes fait insulter parce que nous avons suivi l’itinéraire prévu par la randonnée que justement « Randonnade » a créé et commercialise. Je lui rappelle qu’il est responsable de son itinéraire et qu’il doit garantir le passage ou bien en prévoir un autre si celui-ci n’est pas praticable. Le monsieur m’explique qu’il ne peut pas prévoir, savoir etc… désolé, mais cette fête a lieu tous les ans à la même date et c’est son boulot, soit d’avoir une dérogation, soit d’informer ses clients et de prendre les dispositions nécessaires. Surtout nous faire coucher à Rouffiac est le pire des scénarios. Encore, à Duilhac, il est possible de gérer, puisqu’on est au départ « normal » de la visite du château. Bref, « Randonnade » ne fait pas correctement son boulot. N’importe qui peut vendre des randonnées où les chemins sont interdits et les taxis jamais à l’heure !
Explications confuses, bafouillages, bref, attitude non professionnelle et désolante ! Finalement, le pire est de ne pas assumer et reconnaître ses responsabilités. Le plus ennuyeux est que je ne suis pas sûr que notre expérience serve aux prochains clients de « Randonnade » ou autres organisation à qui « Randonnade » revend ses prestations. Les années prochaines, les jours des Médiévales 2010 et autres fêtes à Peyrepertuse, certainement connues bien à l’avance, les randonneurs de Rouffiac vivront les mêmes désagréments, avec le même service d’ordre insultant ou devront faire des kilomètres de route dangereuse.

Entre temps, le taxi arrive. J’abrège cette conversation inutile où « Randonnade » ne comprend même pas qu’ils ont à tirer les leçons de cette journée.

C’est le fils du patron de « Randonnée Cathare ». Excuses, il nous attendait au parking plus haut. Désolé, mais le parking du « Vieux moulin » c’est là où nous sommes. Il faut mieux lui expliquer au fiston. Bon, 40 minutes ce n’est pas la mort, mais il est bien précisé que les randonneurs doivent être à l’heure aux rendez-vous, donc les taxis doivent l’être aussi.

En route pour la Bastide, hameau du XVieme siècle, qui fait rêver Chantal depuis qu’elle a lu la description de la randonnée. Nous y sommes en moins d’un quart d’heure.
XVieme siècle, c’est bien ça ! Nous y sommes. Richard, notre hôte nous accueille joyeusement.
Vous êtes le couple, dit-il à Chantal et à notre nouveau compagnon de voyage, et s’adressant à moi, vous le célibataire. Euh ! non, le couple c’est nous et lui le célibataire. Ah ! Ce qui m’a trompé, c’est que vous avez un plus grand sac à dos que lui et qu’il n’a pas de bagage. Si, tous mes bagages sont dans mon sac à dos dit notre compagnon. Nous sommes effectivement surpris de voir qu’effectivement il a un petit sac, et un énorme appareil photo. Il explique que la randonnée c’est aussi la lessive. Laver, sécher, porter léger. Ben oui, mais la formule avec taxi, c’est pour porter les bagages !

Richard est jovial et accueillant. Ecolo convaincu et convainquant. Il nous montre notre chambre. Un lit, et deux mètres carrés de libre pour nos affaires. Un coin douche et toilettes où une affiche explique pourquoi l’eau est précieuse. Bref, un confort simple mais suffisant.

Tous les hôtes se retrouvent à 19 heures pour l’apéritif. Eclectique ! le groupe de randonneurs en vélo, ceux qui font du tourisme automobile, genre bobos sympas, avec ou sans enfants, tout un monde diversifié et finalement sympathique.

Le repas se fait à deux grandes tables d’hôtes. Nous sommes avec notre compagnon de rencontre et les cyclistes. Ils sont partis de Toulouse et vont jusqu’à la mer. Ils reviennent par le canal du midi. L’un d’entre eux est en voiture et assure la logistique. Ils couchent dans un dortoir où notre hôte a installé des toilettes sèches. Pour le côté éducatif, précise t-il. Accent du midi, sportifs, heureux et sympas. Nous passons une agréable soirée. La soupe, la daube avec la viande maison, pâtes et gâteau également maison. Tisane au thym pour digérer et se protéger de la future grippe.

A l’autre table, la conversation porte sur des destinations touristiques étrangères. Conversation très parisienne que nous ne suivons pas.

Petite promenade digestive dans le hameau.

Pendant la nuit, un loir fait un véritable vacarme sur nos têtes. Nous sommes dans un hameau perdu du XVieme siècle, à 530 mètres d’altitude et l’air de la nuit est frais.

1 commentaire:

  1. pas terrible la pub pour rouffiac et le chateau de peyrepertuse, mais d'un autre coté c'est vrai qu'il n'est pas vraiment normal de fermer le chemin pendant les médiévales.....la grimpette pour monter devrait etre récompensée par une entrée gratuite
    Anne, mais pas celle de l'auberge
    www.giteslescasots.fr

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