mercredi 16 septembre 2009

Le sentier Cathare : Quéribus, Tuchan-Cuccugnan


Description : Randonnée Sentier Cathare
Départ : Tuchan
Arrivée : Cuccugnan
Distance : 19,8 km
Départ : 9h27
Arrivée : 16h48
Durée : 3h
Dénivelée : 870 m
Intérêt : ****/*****





Rouffiac des Corbières, le 11 août 2009
Nous prenons le petit déjeuner sur la terrasse au bord de la piscine à la même table que hier au soir. Le soleil est au rendez-vous. Nous déposons nos sacs à la réception.
A Tuchan, nous achetons quelques tomates et des bananes pour le déjeuner. Nous finissons de traverser le village, puis tournons sur le sentier qui monte au milieu des vignes.
Nous passons devant un champ où les ceps de vignes sont arrachés. Plus loin un tracteur traite les vignes et nous percevons l’odeur âcre des traitements.
Le sentier est bordé de mur en pierres sèches et d’amandiers. Jadis, les amandiers servaient à délimiter les propriétés. Les amandes sont déjà mûres et nous en ramassons quelques poignées que je mets dans le sac à dos de Chantal.
Le sentier large continue mais nous prenons une petite sente à angle gauche. Nous prenons tranquillement quelques photos quand le responsable d’un groupe de vététistes amateurs nous fait remarquer que nous occupons le chemin et que nous gênons. Bon, il y a des imbéciles partout, même en pleine nature. Nous laissons passer les vélos, que nous rattrapons bientôt et doublons. La difficulté du terrain et la dénivelée semble faire peiner plus que prévu le groupe. Et oui, il faut aussi adapter l’effort au groupe que l’on guide !
Chantal, elle, suit sans problème et nous marchons d’un bon pas. Longtemps et les vélos ne nous ont toujours pas rattrapés. C’est plus difficile encore que nous l’imaginons. Finalement, deux jeunes arrivent, puis plus personne.
Devant nous, le défilé de Padern. La montagne semble ouverte comme par un coup d’épée. Alors que nous regardons, les vététistes arrivent. Le sentier est maintenant plus large et ils nous doublent sans problème. En dehors du chef de groupe, les autres sont plutôt sympathiques. Ils s’arrêtent au moment où le sentier rejoint la route. Nous avons un superbe point de vue sur la rivière aux couleurs bleue et verte, qui a ouvert la montagne. Aujourd’hui, elle serpente nonchalamment dans son lit au fond du défilé.
Nous nous rapprochons des vététistes qui, nous voyant arriver, s’en vont. Nous rejoignons à notre tour la route et traversons la rivière. C’est la Verdouble, qui passe en aval à Paziols, là où il y a du vin doux, puis à Tautavel, où on a trouvé un site préhistorique, et se jette dans l’Agly qui passe à Rivesaltes, nom éponyme du vin que Chantal apprécie beaucoup.
Les ruines du château de Padern sont en vue. Nous arrivons au village. A l’entrée du village, une petite place aménagée avec un banc, une fontaine et un Christ en croix. Chantal ne veut pas déjeuner avant la montée, mais profite de la fontaine pour laver les tomates. Midi sonne au clocher du village. Après une brève pause à l’ombre, nous repartons à l’assaut du château. Nous croisons des anglais et arrivons rapidement au pied des murailles. Ce château appartenait à xxx qui était aussi le seigneur d’Aguilar que nous avons vu hier. Simon de Montfort n’a pas attaqué Aguilar, il lui a suffi de prendre Padern pour qu’Aguilar tombe sans effort.
Au loin, le village de Cucugnan, et très loin et très haut sur une montagne, Quéribus. Loin derrière la montagne que nous longeons.
Le sentier monte et monte toujours. Nous arrivons à un prieuré en ruine. Cette chapelle romane en ruine a dû être superbe. Nous déjeunons à son pied. Quelques tomates et une banane. Chantal commence à être fatiguée, et son regard sur le sentier ne l’encourage pas.
Nous repartons sous une petite végétation arbustive mais suffisante pour faire assez d’ombre. Une petite famille nous double d’un pas rapide. Le sentier est raviné et en forte pente avant de rejoindre un chemin plus large. Chantal verse quelques larmes de fatigue. Nous avons une vue superbe sur le prieuré et Cucugnan. Une plate forme enherbée fait un bel endroit de pique nique.
Le chemin ne cesse pas de monter et Chantal fatigue d’autant plus que nous sommes en plein soleil. Après un virage, Quéribus dresse sa silhouette qui découpe le bleu du ciel.
A l’approche de Quéribus, nous croisons la petite famille qui revient toujours avec un pas toujours aussi rapide. On imagine qu’ils ont déjà été jusqu’au château et reviennent. Chantal est désespérée de voir leur vitesse de marche.
Un randonneur avec sac à dos nous demande quelques informations sur le chemin. Sa carte n’est pas suffisamment détaillée, mais il est vrai qu’il est difficile sur un grand parcours d’avoir toutes les cartes IGN au 25000ème. Il vient de Castelnaudary et va jusqu’à la mer à Port la Nouvelle. Il va essayer de coucher à Paziols. Rapide échange toujours plaisant.
Nous sommes maintenant à l’entrée du château et achetons un coca et un orangina bien mérités. Nous reviendrons visiter le château plus tard, car nous ne sommes pas en avance et nous ne voulons pas être en retard pour le taxi à Cucugnan.
Nous avons le choix pour la descente, soit reprendre le chemin et rejoindre un sentier facile, soit prendre un sentier qualifié de difficile qui démarre au fond du parking. Nous optons pour le difficile, qui est aussi celui de notre itinéraire et qui domine Cucugnan.
La descente est effectivement abrupte dans un chemin de graviers qui glisse facilement sous nos pas. Maintenant, le sentier est comme un chemin creux bordé de terre rouge. Enfin la plaine, et de nouveau les vignes qui nous accompagnent jusqu’au village. Malheureusement, il est sur un mont et nous devons à nouveau monter. En haut du village, un stop à la terrasse ombragée du bar du vigneron pour un nouveau coca et orangina.
Nous descendons vers notre point de rendez-vous et attendons… Un taxi Randonnées Cathares passe rapidement sans s’arrêter. Vérification du point de rendez-vous. C’est pourtant bien là. Il redescend et nous lui faisons de grands signes qui le conduisent à s’arrêter. Personne n’est venu vous chercher ? Non, mais ce n’est pas vous ? Non, mais ça ne fait rien je vous emmène. Coup de téléphone. Tu es où ? OK, bon vous restez là, on va changer de conducteur. Un jeune garçon très costaud vient remplacer .. son père qui est le patron de l’entreprise les taxis « Randonnées Cathares ».
Il nous emmène à Rouffiac des Corbières.
Là, Peyrepertuse, et là, le chemin que vous prendrez demain. Nous sommes arrivés, c’est là. Une cour intérieure, une maison grande. Nous entrons dans l’auberge où la grande salle est sombre et fraîche. Une dame nous accueille agréablement. C’est Anne, la femme de Jean-Marc. Nos sacs sont déjà dans la chambre. Belle et grande chambre qui me fait penser, comme la maison d’ailleurs, à la maison de Marsac, chez les parents de la Nounou où nous avons couché quelques fois.
La salle de bain est là dans le couloir. Mais vous pouvez vous y installer car vous êtes seuls à l’étage. Chantal est rassurée.
Douche agréable, et visite rapide dans le village dominé par Peyrepertuse.
Nous décidons de dîner dans la cour. Apéritif, carafe d’eau et de vin. Salade et fricassée de porc aux haricots blancs. C’est délicieux. La dame nous explique que c’est un plat traditionnel paysan d’ici. Une glace en dessert. Parfait. Au début nous étions seuls, mais les quelques tables ont été progressivement occupées, généralement par des anglais.
Petite promenade digestive dans le village. En fait, nous comprenons que nous sommes chez Jean-Marc et Anne, sa femme. Jean-Marc, c’est le patron de « Randonnées Cathares ». Nous allons dormir, car demain l’assaut de Peyrepertuse sera rude.

Le sentier Cathare : Aguilar, Vingrau - Tuchan



Description : Randonnée Sentier Cathare
Départ : Vingrau
Arrivée : Tuchan
Distance : 13,5 km
Départ : 11h06
Arrivée : 16h45
Durée : 3h
Dénivelée : 280 m
Intérêt : ****/*****


Tuchan, le 10 août 2009
Pas trop le temps de traîner quand nous quittons Couiza pour Quillan. Nous avons rendez-vous à 10h sur le parking de la gare avec le chauffeur qui doit nous emmener à Vingrau.
Nous sommes un peu perdus dans Quillan que je croyais une plus petite ville. Nous trouvons enfin la direction de la gare. Le parking est bloqué par deux barrières. Je n’ai pas le temps de m’engager qu’une policière, aimable mais ferme, me dit que je ne peux pas me garer. Elle arrête la circulation pour me laisser repartir quand un monsieur se précipite : vous êtes mes clients de Randonnade ? oui, bon allez vous garer un peu plus loin je vous rejoins. La gendarmette commence à s’impatienter avec raison. Nous partons et trouvons une belle place à l’ombre près de la poste.
Le taxi nous rejoint. Le chauffeur est charmant et nous raconte sa vie. D’abord menuisier, il a dû se reconvertir en chauffeur de taxi. Délocalisation, machines outil.
Il est employé de monsieur Jean Marc E. Il y a quatorze employés dans sa compagnie. Il est pour le partage du travail. Quand on est jeune on ne le sait pas, mais il faut partager le travail. On gagne moins mais on consomme mieux. Il est à la SPA. Son plaisir c’est de chausser les chaussures de randonnée et de partir, souvent sur le plateau de Tauch.
Il y a des vipères et aussi des couleuvres de Montpellier, mais ni l’une ni l’autre ne sont dangereuses. Il y a peu, il a dégagé une couleuvre prise dans du goudron que des ouvriers avaient jeté dans le fossé. Deux heures de travail, sa fille tenait la tête de la couleuvre pendant qu’il l’a nettoyée à l’essence. Ils l’ont reconduite dans une rivière. Les vipères, il y en avait une quinzaine autour de lui et sa fille, en train de muer. Elles étaient tranquilles. Il a récupéré les peaux pour les montrer à l’instituteur du village.
Là, la ferme fait des œufs bio. Il a comparé deux œufs, un bio et un autre, la couleur, la nacre du blanc et le goût n’ont rien à voir. L’eau ici est excellente et contient du calcaire.
Certains villages étaient à l’abandon. Des ruines, rachetées par les étrangers. Des belges ont racheté, puis les anglais. Le village est de nouveau vivant et le maire est d’origine belge.
Il nous laisse à la sortie du village de Vingrau, au départ du sentier. Nous mettons les sacs à dos et escaladons le chemin. La garrigue dans tous ses états. Du romarin, des petits chênes verts, du thym sur toute l’étendue du plateau. Au loin la montagne de Tauch et ses éoliennes. Et toujours le chant des cigales.
Soleil de plomb, mais vent frais qui rend la marche supportable. C’est la tramontane, le marin est humide et rend l’atmosphère brumeuse.
Nous sortons des Pyrénées Orientales et entrons dans l’Aude. Nous déjeunons de quelques barres de céréales. Plus loin au niveau d’une ancienne bergerie, des mûres, puis des vignes. Un vigneron nous explique pourquoi une clôture électrique si basse. C’est pour les sangliers qui les défoncent et se régalent avec les grappes.
Soudain Aguilar, le premier château Cathare qui appartenait à Olivier de Thermes. Simon de Montfort ne perdit pas son temps à en faire le siège. Thermes est tombé et Aguilar dans la foulée.
Les vignes n’en finissent plus jusqu’à Tuchan. A l’entrée du village, le caveau W. Nous trouvons la route du Relais d’Aguilar.
C’est en fait un camping qui loue des bungalows et quelques chambres. Nous sommes bien accueillis avec un « vous ne vous êtes pas perdus ! Vous êtes dans un bon temps ! ». Nos sacs sont là. La chambre est grande. Nous prenons rapidement une douche et allons à la piscine. L’eau est fraiche et fait du bien. Au loin, Aguilar domine encore. Entre lui et nous, la vigne.
Nous nous installons sur la terrasse pour le dîner. Le patron nous apporte un verre de vin blanc en guise d’apéritif. Chantal se régale. C’est en fait du Muscat qui a l’appellation Rivesaltes. Ensuite, nous avons une carafe d’eau et une de vin rouge.Puis nous avons une salade de crudités avec d’excellents petits artichauts. Ensuite du poulet basquaise avec du riz, une salade de fruits frais au caramel et une verveine. Nous sommes repus. Fatigués, nous allons dormir.

Chapon au Savagnin ou au vin jaune


Attention cette recette doit être préparée la veille.


Chapon : 3kg
Epices : poivre
Oignons : 400 g (4 beaux oignons)
Bouillon cube de légume : 1
Champignon séchés : cèpes ou morilles
Beurre et huile
75 cl de Savagnin ou de vin jaune
Crème fraiche : 60 cl
Préparation : 20mn
Cuisson 1h30 à thermostat 5

Mettre les champignons secs à tremper dans de l’eau. Il faut deux litres d’eau car un litre va être utilisé rapidement.

Découper le chapon et retirer la peau pour une préparation moins grasse.
Faire revenir les morceaux avec la carcasse dans un mélange d’huile et de beurre salé. Les retirer et les réserver.
Faire revenir dans le même mélange les oignons.
Remettre les morceaux de chapon. Ajouter la bouteille de Savagnin, le bouillon cube délayé dans un peu d’eau, un litre de l’eau des champignons en train de se réhydrater.

Laisser cuire 1h30 à thermostat 5.

Laisser reposer au froid.

Le lendemain, enlever la graisse en surface et réchauffer à feu doux (thermostat 4).
Ajouter les champignons, faire cuire 15 mn puis continuer pour réduire la sauce.
Ajouter 60 cl de crème fraiche.

Généralement nous faisons cette recette pour Noël. Mais là, il se trouve que la Nounou nous a apporté un superbe poulet de chez Cayres, l’éleveur de volailles du hameau d’Olliergues à Beurrières. Là où nous prenons nos canards et nos foies gras que Chantal prépare pour les fêtes. Il n’est pas toujours facile d’y accéder en hiver, la route est en forte pente et les virages nombreux. Quand c’est possible, il est préférable de les prendre le jeudi au marché d’Ambert, sous les arcades de la célèbre mairie ronde. Pourquoi cette mairie est-elle célèbre ? Demandez-le aux copains !
Le Savagnin, c’est ce vin du jura aux arômes de noix fraiches et de curry disent les spécialistes. Attention, ce vin blanc n’a rien à voir avec ce que vous connaissez et aucune analogie ne peut être faite. Un nouvel espace de saveur s’ouvre. Il est parfait en apéritif avec des morceaux de Comté, mais aussi avec la cuisine épicée ou exotique. Nous l’achetons chez Jacques Tissot à Arbois, sous les arcades.
http://www.domaine-jacques-tissot.fr/
Si vous y passez, ne manquez pas d’aller voir la maison de Pasteur et son musée. Pasteur a beaucoup travaillé pour la vinification et la chimie du vin.
Pour un plat plus luxueux, vous pouvez également utiliser du vin jaune. Plus cher, mais délicieux.
Pour la recette du foie gras, il vous faudra patienter. Cette recette donne d’excellents résultats dès lors qu’on la suit à la lettre. Curieusement, tous ceux à qui nous l’avons donnée ont essayé de l’interpréter avec un résultat… désastreux. Au prix du foie gras c’est pitié !